Le regard de
Boris Wastiau,
anthropologue, directeur du Musée d'ethnographie de Genève (MEG)
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Interview de Catherine Cupillard
1) Le MEG présente « Jean Dubuffet, un barbare en Europe » après le Mucem en 2019. En quoi l'exposition est-elle différente de celle présentée au Mucem ?
Elle
est assez différente dans sa scénographie et dans la présentation de la
section dédiée à la découverte pour Jean Dubuffet des arts non
européens, suite à sa visite au MEG à l'été 1945. Eugène Pittard,
directeur du MEG, le met en contact avec Charles Ladame, médecin, qui
lui fait découvrir les travaux de ses patients, ce qui le conduira à
forger le concept d'art brut. Parallèlement, Dubuffet va entretenir des
liens avec Joseph Müller, le collectionneur à l'origine du musée (d'Arts
Premiers) Barbier Müller, dont certains objets qu'il dénomme « Barbus
Müller » feront l'objet d'une première exposition à Paris en 1947.
Nous avons mis en exergue cette phase-là en exposant beaucoup d'objets
du MEG que Dubuffet avait vus pendant son voyage en 1945, objets dont on
sait qu'il a obtenu des photographies. Par ailleurs pour la fin de
l'exposition, nous avons développé avec l'agence « Brigade du titre »
une grande œuvre
vidéo autour d'une fresque de Dubuffet, projet commandé pour
l'université de Nanterre, prêtée par la fondation Dubuffet. Nous l'avons
installée devant d'autres éléments qui n'étaient pas présents à
Marseille : des bancs de l'Ourloupe et des cerfs volants.
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